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Gare du Midi et crise de l’accueil : c’est le social-santé qui fait la différence

L’insécurité dans et autour des gares bruxelloises et l’augmentation du nombre de demandeurs de protection internationale laissés à la rue marquent d’une pierre noire la Région Bruxelles-Capitale. Mais pointer du doigt n’est pas apporter une réponse. Pour Bruss’help, les mesures sécuritaires seules peuvent renforcer la crise. Les réponses les plus efficaces sont sociales et sanitaires. Elles sont à construire en cohérence avec le plan d’action annoncé par le Gouvernement Régional. Il se décline en 3 points : la sécurité, le social et les infrastructures.

Cependant pour Bruss’help, les réponses les plus efficaces sont d’ordre sociale et sanitaire – les mesures sécuritaires pourraient même renforcer la crise. En effet l’augmentation de la consommation de crack est liée à une hausse du nombre de parcours de vie loin de la solidarité institutionnelle. Bruss’help demande que les moyens publics permettent d’accompagner socialement et sanitairement ces consommateurs de crack. Bruss’help met aussi en garde contre la tentation d’ajouter de l’exclusion à l’exclusion par la répression. Il faut réprimer la criminalité, pas ses victimes.

D’autre part l’augmentation du nombre de migrants en rue est liée à l’augmentation des situations de refus d’accueil par FEDASIL. Bruss’help demande que les deux autres Régions wallonne et flamande contribuent plus à l’accueil et que des moyens soient mis sur la sortie des centres d’accueil et l'accompagnement dans la recherche de logements pour libérer des places plutôt que pour gonfler un dispositif qui sera toujours trop étriqué si trop peu de personnes en sortent.

 

Des organisations actives au quotidien

Alors que le dernier recensement de 2022 a révélé la présence de 809 personnes passant la nuit dans l'espace public, les équipes mobiles COVER (Coordination, veille sanitaire & réduction des risques) et ARTHA (accompagnement mobile pour usagers de drogues en situation d’exil et de vulnérabilité), ainsi que les maraudes sociales (Samusocial, Diogènes, Infirmiers de Rue, CPAS, Alias, Transit, Croix-Rouge de Belgique, pour ne citer qu’eux) proposent des solutions d’accompagnement, de réduction des risques sanitaires et d’urgence humanitaire aux personnes en Région de Bruxelles-Capitale.

Les acteurs du secteur agissent déjà au quotidien dans le secteur de la gare du midi pour venir en aide et accompagner les personnes sans-abri. Au cours des trois derniers mois les acteurs·trices de terrain sont intervenu·e·s auprès de près de 500 personnes sans-chez-soi, tandis que les projets COVER et ARTHA, bien que récemment initiés, ont déjà pris en charge 30 personnes en situation de grande vulnérabilité au cours des dernières. 

Par ailleurs, les services d’hébergement d’urgence soutenus par la Cocom et la Région jouent un rôle essentiel et permettent d’héberger 5400 [1] personnes dont 1500 demandeurs de protection internationale.

On le voit à travers ces données, les services qui impactent actuellement positivement les usagers des espaces publics, notamment en ce qui concerne l'accueil des demandeurs de protection internationale, sont les secteurs du social et de la santé bruxellois.

 

Mettre l’accent sur le secteur social-santé pour un impact durable

Les professionnel·le·s du secteur de la santé et du social jouent un rôle crucial en tant qu’acteurs de première ligne, et fournissent l’essentiel de l’effort. Les moyens doivent être concentrés vers ce qui impacte durablement.  

En tant qu’organisme paritaire au service de l'action sociale et de la santé, Bruss’help a pris l’initiative de relayer l’information de cette seconde opération en urgence auprès des acteurs du secteur. Bruss’help continuera à transmettre les informations dont elle dispose aux acteurs de l’aide et aux personnes vulnérables. Ces informations sont de nature sociale, elles ne visent en aucun cas à accompagner d’une main de velours une action policière musclée.

Elles ne visent pas non plus à impacter négativement les efforts de police. Secteur social-santé et polices ont chacun une responsabilité. La responsabilité de Bruss’help consiste à coordonner l’aide d’urgence et de l’insertion pour les personnes sans-chez-soi sur l’ensemble de la Région, y compris dans les gares et le réseau de transports publics. Ceci passe par une concertation structurée et récurrente avec Safe.brussels, car servir les citoyens c’est trouver une balance qui prend en compte les intérêts des personnes sans-chez-soi, des habitants, des travailleurs, des visiteurs.

Dans un contexte d’augmentation constant du nombre de personnes sans-chez-soi et face à la souffrance du secteur de l’aide travaillant à filet tendu, l’appel est lancé : il faut renforcer l’axe social-santé, pour faire rimer sécurité avec solidarité.

 

[1] Regroupe les Centres d’urgence, centres migration régionaux, centre d’insertion, hébergement collectif Ukraine, Occupations temporaires encadrées et maisons d’accueil

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